Et elle ne redevint pas gaie, et il n'y eu pas de happy end, rien que deux vies qui s'effilochaient lentement ...

Je me suis rendu compte avec horreur, quelques heures après avoir écrit la note précédente, que je venais de basculer de l'autre côté.
Avant, je jouais dans le camp de celles qui ont répondu à mon appel, les filles en couple et heureuses de l'être. Celles qui rassurent tout le monde, celles à qui on pense quand on commence à perdre espoir, les pilliers. 
Je ne blâme pas les filles qui n'y croient plus. J'ai été comme elles pendant très longtemps. Jusqu'à ce que je le rencontre Lui, en fait. Il y a tant de personnes blessées et qui, légitimement, n'y croient plus. Non, le camp auquel je ne veux pas appartenir, c'est celui des filles en couple et qui ont perdu espoir ...
Il y a quelques années, je trainais beaucoup sur un forum entièrement consacré à l'amour. Je suis devenue, tacitement, celle qui rassure. Pareil auprès de mes amis. Celle qui y croit. Et celle qui, quand elle arrête d'y croire, quitte.
Avant-hier, c'est moi qui ai fait appel à Celles Qui Y Croient et j'ai honte de moi.
Honte de me laisser pourrir dans cette situation. Dans ce couple en dents de scie, avec ce merveilleux mieux ces dernières semaines et maintenant, cet affreux pire à nouveau.
Dans trois jours, j'ouvre mon clapet et mon couple sera mieux .... ou ne sera plus.

Je veux parler avec quelqu'un heureux en amour. Vite.
Toutes mes copines ou connaissances ont une raison de détester Cupidon en ce moment. Alors là je suis à deux doigts de perdre vraiment l'espoir ...
Attention, tout est véridique ...

Y'a celle qui n'arrive pas à quitter son crétin de mec avec qui la rend malheureuse depuis la première minute, mais dont elle est dingue.
Y'a celle qui s'est fait larguer après une partie de jambes en l'air parce que "finalement, je suis pas amoureux".
Y'a celle qui a cru qu'un coeur brisé ce n'était pas si grave et à qui c'est tellement durement retombé dessus ensuite qu'elle est maintenant sous antidépresseurs.
Y'a celle qui ne trouve pas quelqu'un capable de l'aimer elle et son fauteuil roulant.
Y'a celle qui a connu deux mois d'amour il y a un an et qui reste depuis bloquée dessus.
Y'a celle qui croyait vivre une histoire géniale depuis des années et qui vient de découvrir qu'il la trompe depuis six mois.

Et puis y'a celle qui a vu son bonheur se briser et qui ne peut pas se contenter de la rustine qu'elle a collé sur la cassure.

Quel est le truc en moi qu'il a cassé, que j'ai cassé, que nous avons cassé ? Etais je si vulnérable, friable, ou ... mal réparée ?

Il y a tellement de tristesse en moi.

Je ne me relève pas de ces trois mois de douleur, de ce soir où il m'a blessée. Me quitter, oui. Mais pas comme ça, non, comme ça je ne le méritais pas.

Je ronge mon frein en attendant que ses problèmes prennent fin, parce que je ne veux pas lui en rajouter. Mais ensuite, j'ouvre les vannes. ça va être dur, très dur pour moi, j'ai vraiment du mal à le faire. Mais il faut que je lui dise qu'il faut qu'on se réinvente, qu'on a encore des points à améliorer, et que, je ne le comprends pas, malgré ses efforts, j'ai toujours mal.

J'ai toujours mal.

En ce moment, il vit un coup dur qui se prolonge. Et à cette heure, le 26 janvier 2010 à un peu plus de minuit, pas de Ptit Pois à ses côtés pour lui insuffler le courage dont il commence à se vider.

Du moins est elle là autant qu'elle le peut, mais les études et le travail la rappellent souvent, trop souvent, à l'ordre, la réalité reprend du service et la fille au ptit pois doit rejoindre sa cosse. Partir de chez lui pour retourner chez moi, dit plus pragmatiquement.

Ces jours là, je (la troisième personne ne tient pas longtemps ...) culpabilise, j'ai le coeur tout meurtri.

C'est difficile de détenir le pouvoir de faire le bonheur de quelqu'un et de ne pas pouvoir l'utiliser.

Oui, tout serait plus simple si il était tombé amoureux d'une fille normale, une fille qui rêve de couffins, de robe blanche et de maisons. Mais au lieu de ça, il est tombé sur moi, qui ne veut pas d'enfants, pour qui le mariage est un tue l'amour, et qui ne veut pas vivre avec lui tout de suite. "Tout de suite ? Mais ça fait plus de quatre ans que j'attends !" Bon, "pas tout de suite", va falloir trouver une autre expression. Parce que j'ai peur et que je n'arrive pas à maîtriser cette peur. Nous vivons donc séparés, ce qui implique que ne pouvons pas nous voir quand nous le voulons et que je ne suis pas là, en général, quand il a besoin de moi. Est il là quand moi, j'ai besoin de lui ? Non plus.

Alors je fais ce que je peux pour l'aider dans ses moments pénibles, mais je sais et je sens que ça ne sera jamais assez tant que je n'aurai pas comblé sa solitude, cette vieille ennemie avec qui il a accepté de vivre par amour pour moi, pour cette fille douce et verte comme un petit pois.