Du moins est elle là autant qu'elle le peut, mais les études et le travail la rappellent souvent, trop souvent, à l'ordre, la réalité reprend du service et la fille au ptit pois doit rejoindre sa cosse. Partir de chez lui pour retourner chez moi, dit plus pragmatiquement.
Ces jours là, je (la troisième personne ne tient pas longtemps ...) culpabilise, j'ai le coeur tout meurtri.
C'est difficile de détenir le pouvoir de faire le bonheur de quelqu'un et de ne pas pouvoir l'utiliser.
Oui, tout serait plus simple si il était tombé amoureux d'une fille normale, une fille qui rêve de couffins, de robe blanche et de maisons. Mais au lieu de ça, il est tombé sur moi, qui ne veut pas d'enfants, pour qui le mariage est un tue l'amour, et qui ne veut pas vivre avec lui tout de suite. "Tout de suite ? Mais ça fait plus de quatre ans que j'attends !" Bon, "pas tout de suite", va falloir trouver une autre expression. Parce que j'ai peur et que je n'arrive pas à maîtriser cette peur. Nous vivons donc séparés, ce qui implique que ne pouvons pas nous voir quand nous le voulons et que je ne suis pas là, en général, quand il a besoin de moi. Est il là quand moi, j'ai besoin de lui ? Non plus.
Alors je fais ce que je peux pour l'aider dans ses moments pénibles, mais je sais et je sens que ça ne sera jamais assez tant que je n'aurai pas comblé sa solitude, cette vieille ennemie avec qui il a accepté de vivre par amour pour moi, pour cette fille douce et verte comme un petit pois.
La mariée qui s'enfuit, c'est toujours moi ...