Je me sens ailleurs. Déphasée, à l'ouest. Je ne sais plus quoi faire de toutes mes pensées. Et ça commence à m'inquiéter.
Je ne sais plus si c'est normal de souffrir autant.
Je me demande si ça n'a pas cassé quelque chose de plus profond en moi.
Je n'ai pas envie que les larmes deviennent une habitude de vie, un réflexe.
J'aimerais poser mon fardeau et me reposer, juste un peu.

 

Hé oui, cher blog. Aujourd'hui, ça fait deux mois.

Deux mois, cher blog. Bizarrement, une certaine satisfaction m'envahit quand j'y pense. Je suis malheureuse qu'on ait laissé passer deux mois l'un sans l'autre, bien sur. Mais je suis heureuse d'y être arrivée. Parce que je n'en étais pas sûre. Au début je me disais, allez, un jour ça fera deux mois, pis trois, pis six, pis un an ... et je pensais immédiatement, mais c'est dans cent ans, ça n'arrivera jamais ... si on me proposait une sortie pour le week end, j'étais tentée de dire, c'est dans trop de temps, on ne vivra jamais assez longtemps pour voir arriver ce week end, proposez moi qu'on se voie dans une autre dimension, ce sera plus court !

Le temps, le temps. Il est devenu mon obsession. Je ne cherche qu'à le faire passer plus vite. Parce qu'il n'y a que le temps qui puisse me soulager, et aussi parce que je fuis ce temps passé sans lui. Un peu comme une scéance chez le dentiste, douloureuse et qu'on voudrait accélerer ...
Avant, si le réveil ne sonnait pas et que je n'émergeais que dans l'après midi, j'avais le sentiment d'une journée gâtée, de temps perdu. Aujourd'hui, je suis contente qu'elle passe plus vite, cette journée. Malheureusement, le sommeil n'est pas extensible, nous autres humains n'hibernons pas ... alors je dois tout de même affronter ces heures d'éveil, les regarder passer sous mon nez, un peu comme on s'accoude à son balcon un soir de quatorze juillet pour regarder défiler les chars militaires.

Etrangère à ma propre vie. Me regardant crever doucement comme une fleur sans eau depuis deux mois.

Et me détestant de m'apitoyer sur mon sort, me répétant qu'il existe tant de gens mille fois plus malheureux que moi !







Bande son : une chanson qui n'a rien à voir avec mon esprit du moment mais qui est un peu une synthèse de mon caractère ... tu me parles, Sharko.

Pas bien, envie de vomir, tremblements, pas bien.

Hier, enfin y'a deux heures c'était le soixantième, m'en fiche parce que je préfère compter à partir de la date. Histoire de me dire chaque date de tous les mois, "aujourd'hui ça fait un mois en plus", ouais, je maîtrise super bien l'auto-torture.
Rien à dire de plus, je ne sais pas, j'ai passé une journée épouvantable pour des raisons qui n'ont rien à voir avec cette rupture qui s'est passée y'a ... soixante et un jours, donc, mais qui allongent la longue liste des choses qui me donnent envie d'écrire :

Pas bien, envie de vomir, tremblements, pas bien.

J'ai envie d'écrire, sur rien, sur je ne sais quoi, j'ai envie que ça se sache, j'ai envie de te voir.

J'ai envie que ce soit toi qui me dise bonsoir en dernier, j'ai envie qu'on ne se quitte plus, j'ai envie que ce soit toi qui constates mes premiers cheveux blancs, j'ai envie de dire "pour toujours".

Je veux qu'on recommence, qu'on soit fous, qu'on s'en fiche, je veux qu'on soit idiots et déraisonnables, je veux que les gens nous disent "ne me dites pas que vous avez recommencé, c'est pas raisonnable".

On ne dit pas je veux, on dit je voudrais, je m'en fiche, rien de m'enlèvera de l'idée que ma place est dans tes bras, que la tienne est dans les miens, et toutes les bonnes raisons qui nous font nous séparer, je les piétine, on est pas sur terre pour être raisonnable, la vie est trop courte pour se priver de ce qu'on peut prendre sans faire de mal aux autres, et la vie est bien trop longue sans toi.

Je ne t'oublie pas, je ne cesse pas d'espérer, mon nom ne s'affiche plus sur ton téléphone mais mes pensées ne font que revenir vers toi, je t'aime, je t'aime ... Je ne peux pas tourner la page, elle pèse mille tonnes ...

J'ai mis tellement de temps à la remplir, cette page, à oser l'écrire, à oser y croire ... elle est tatouée sur ma peau, elle ne partira pas, il n'existe aucun lazer pour enlever ça ...

Je veux faire une bêtise, je veux te crier que je t'aime, je veux le crier encore et puis le murmurer, je veux être près de toi, je veux ... je te veux !

ça va beaucoup mieux qu'hier. Je me sens vraiment mieux, apaisée, plus tranquille.
En fait, ces quelques lignes juste pour dire qu'en me relisant ce matin, ce que j'ai écrit hier dans une crise de manque aïgue m'a semblé presque ridicule à la lumière du jour ... je commence à prendre du recul par rapport à moi même et à ma tristesse, et ça, je peux vous dire que c'est un progrès. Bientôt elle va se détacher de moi, et je pourrai la remettre à sa place : à la poubelle !

Et ... il ne me restera que l'amour que j'ai pour toi.