Tout à l'heure, je me suis rendu compte qu'on était jeudi et je ne voulais pas le croire, j'étais persuadée qu'il y avait une erreur. Mais non. Mes journées sont tellement courtes que je ne les vois pas passer et que je n'en fais rien. Et les journées deviennent des semaines, les semaines deviennent des mois, avec parfois ces moments de lucidité où on se retourne, et on voit qu'on a gaspillé le temps. Je ne fais rien en ce moment, depuis plusieurs mois, je suis en pause. Je vis comme si je ne devais jamais mourir, comme si j'avais tout le temps devant moi, alors je n'en fais rien : à quoi bon ? Mais je vis dans un océan de regrets. Mon passé est un film que je me repasse tous les jours, que je vois en superposition sur ce que je vois de ma vie réelle. Mon cerveau est en ébullition permanente. Je ne suis jamais tranquille. Etrange, mes journées mentent sur l'intérieur de mon cerveau.
Allez ... demain, vendredi, je sors.
Allez ... demain, vendredi, je sors.
Je partis dans les bois parce que je voulais vivre sans me hâter. Et sucer toute la moelle secrète de la vie... Je voulais chasser tout ce qui dénaturait la vie. Pour ne pas au soir de la vieillesse, découvrir que je n'avais pas vécu.
Le cercle des poètes disparus
Le cercle des poètes disparus