Lundi 5 octobre 2009 à 19:21
Dans le manque et l'attente, il reste certains mots qui consolent ... consolation de penser qu'on est pas seul dans cette douleur de se sentir oubliée petit à petit ...
Je connais celui de Mallarmé par coeur depuis des années.
Je suis tout seul ce soir
J'ai les bras collés au comptoir
J'ai les pieds en bas dans la poussière
La tête là-haut dans le brouillard
Dans tous les couloirs
J'ai cru revoir les courbes de ton corps
Dans toutes les salles des aérogares
Dans toutes les cales des navires du port
J'ai besoin de toi pour vivre
C'est une question d'équilibre
Quand t'es partie ça m'a coupé les ailes
Depuis le plancher m'appelle
Le plancher m'appelle
Le plancher m'appelle
Faut pas m'en vouloir
J'suis pas en état de te revoir
J'ai laissé toutes les larmes de mon corps
Couler dans le ruisseau en bas du trottoir
Et tous les autres m'agacent
Ceux qui parlent haut, ceux qui parlent fort
Je ne vois que toi dans les grandes glaces
Entre les bouteilles de "Southern Comfort"
J'ai besoin de toi pour vivre
C'est une question d'équilibre
Quand t'es partie ça m'a coupé les ailes
Depuis le plancher m'appelle
Le plancher m'appelle
Le plancher m'appelle
Encore un verre
Après je me couche par terre
Je veux dormir en essayant de croire
Que c'est encore un de tes retards
Mais tous les autres m'agacent
Ceux qui parlent haut, ceux qui parlent fort
Je ne vois que toi dans les grandes glaces
Entre les bouteilles de "Southern Comfort"
J'ai besoin de toi pour vivre
C'est une question d'équilibre
Quand t'es partie ça m'a coupé les ailes
Et depuis le plancher m'appelle
Le plancher m'appelle
Le plancher m'appelle
Francis Cabrel -
Question d'équilibre
Trois allumettes une à une allumées dans la nuit
La première pour voir ton visage tout entier
La seconde pour voir tes yeux
La dernière pour voir ta bouche
Et l’obscurité tout entière pour me rappeler tout cela
En te serrant dans mes bras
Jacques Prévert - Paris at night
La lune s’attristait. Des séraphins en pleurs
Rêvant, l’archet aux doigts, dans le calme des fleurs
Vaporeuses, tiraient de mourantes violes
De blancs sanglots glissant sur l’azur des corolles.
— C’était le jour béni de ton premier baiser.
Ma songerie aimant à me martyriser
S’enivrait savamment du parfum de tristesse
Que même sans regret et sans déboire laisse
La cueillaison d’un Rêve au cœur qui l’a cueilli.
J’errais donc, l’œil rivé sur le pavé vieilli
Quand avec du soleil aux cheveux, dans la rue
Et dans le soir, tu m’es en riant apparue
Et j’ai cru voir la fée au chapeau de clarté
Qui jadis sur mes beaux sommeils d’enfant gâté
Passait, laissant toujours de ses mains mal fermées
Neiger de blancs bouquets d’étoiles parfumées.
Mallarmé - Apparition
Des milliers et des milliers d’années
Ne sauraient suffire Pour dire
La petite seconde d’éternité
Où tu m’as embrassé
Où je t’ai embrassée
Un matin dans la lumière de l’hiver
Au parc Montsouris à Paris
A Paris
Sur la terre
La terre qui est un astre
Jacques Prévert - Le jardin
Notre amour est réglé par les calmes étoiles
Or nous savons qu'en nous beaucoup d'hommes respirent
Qui vinrent de très loin et sont un sous nos fronts
C'est la chanson des rêveurs
Qui s'étaient arrachés le coeur
Et le portaient dans la main droite
Souviens-t'en cher orgueil de tous ces souvenirs
Des marins qui chantaient comme des conquérants
Des gouffres de Thulé des tendres cieux d'Ophir
Des malades maudits de ceux qui fuient leur ombre
Et du retour joyeux des heureux émigrants
De ce cœur il coulait du sang
Et le rêveur allait pensant
A sa blessure délicate
Tu ne briseras pas la chaîne de ces causes
Et douloureuse et nous disait
Qui sont les effets d'autres causes
Mon pauvre coeur mon cœur brisé
Pareil au coeur de tous les hommes
Voici voici nos mains que la vie fit esclaves
Est mort d'amour ou c'est tout comme
Est mort d'amour et le voici
Ainsi vont toutes choses
Arrachez donc le vôtre aussi
Et rien ne sera libre jusqu'à la fin des temps
Laissons tout aux morts
Et cachons nos sanglots
Apollinaire - Sanglots