Peut être parce que je me retrouve seule avec moi même, peut être parce que le noir rétrécit le monde extérieur à soi ...
Peut être aussi parce que je me prépare à aller me coucher seule, sans toi. Dormir avec toi, j'aimais tellement ça ... parfois c'est tellement dur de devoir me passer de toi que je dois laisser la lumière allumée pour ne pas croire que j'étais dans ton lit et ne pas sursauter dès que je me rendais compte de la triste réalité.
Je suis devenue spectatrice de ma vie et du monde, figée dans la seule chose que tu m'as laissée de toi en partant, le manque de ta présence.
Je regarde toutes les choses qui font l'existence d'un oeil immobile et le coeur froid. Elles se déplacent autour et devant moi et ne m'atteignent pas.
Parce que sans toi la vie n'a plus de saveur, elle a perdu son sel et j'aimais bien le sel, moi ...
Ce qui me ferait du bien, je crois, c'est un de tes vêtements pour me blottir dans ses bras de tissu. Je te l'avais demandé, ou tu me l'avais proposé, les deux je crois, pour mes nuits sans toi, la semaine. Mais ton armoire n'était pas à portée de main, on s'était dit, plus tard, et on avait zappé.
Si j'avais su ...
Enfin j'aurais pu y penser quand on s'est remis ensemble l'année dernière, surtout que j'ai bien senti la deuxième rupture arriver ... mais ... est ce que, quand on est en couple, on se dit "Faudrait que je prépare la prochaine rupture, si y'en a une ?" Non. On cherche à se blottir contre l'être aimé, on se demande pas si on aura besoin de pleurer contre son t shirt, plus tard.
J'arrive pas à vivre sans toi, je n'y arrive pas ...
D'abord la dégradation progressive. Ensuite la longue pause. Puis la rupture, très sèche, tes mots très définitifs. Et tout de suite après, cet échange de mails où tu me promettais avec douceur que ce n'était pas fini, que plus tard ... ou tu paraissais déjà regretter, déjà être triste ... maintenant ce silence.
Tu me manques.
Tu me manqueras tous les jours où je ne te verrai pas. Et toutes les nuits.
