Samedi 5 septembre 2009 à 18:23
Ben voilà, on est arrivés au quarantième jour. Je ne sais pas pourquoi, mais pour moi c'est un cap, peut être encore plus important que celui des un mois. Je pense forcément aux quarante jours de la traversée du désert, à la mise en quarantaine ... je suis athée mais il y a des symboles auxquels on échappe pas.
Un petit bilan s'impose donc ...
Il y a quelques jours, il a mis une nouvelle distance entre nous en m'apprenant qu'il ne voulait plus me voir ni m'entendre pour l'instant. (Evidemment pas en ces termes, on l'aura compris, monsieur n'a jamais été élu prix nobel du courage ni de la franchise). Après la première réaction, j'ai compris que ça va me faire du bien et aider grandement ma guérison. D'abord parce que je ne suis plus autant tentée de le contacter : je sais que je n'aurai pas de réponse. Ensuite parce que je ne l'aurai plus sous mes yeux constamment (son msn reste muet). J'aurais tellement aimé qu'on soit amis et qu'on vive ensemble cette douleur de commencer une vie l'un sans l'autre. Mais pour lui, c'est apparemment trop difficile, du moins pour l'instant. L'idée d'aller m'asseoir sur son paillasson pour le forcer à me dire ce qui se passe dans sa tête m'a très souvent titillée, mais on dirait que je n'ai pas l'esprit assez romanesque ... et où ça mènerait ?
J'ai eu tort de vouloir couper les ponts par la force : heureusement, je ne tenais jamais longtemps, ma période la plus longue a été d'une semaine. Il vaut mieux, je le sais maintenant, être naturel, et la décision de couper ou de continuer vient d'elle même plus tard, une fois que le choc, cette sensation de coup de poing dans l'estomac, s'est estompé. J'ai essayé qu'on ait de bons rapports. On y est pas arrivés. J'espère de tout coeur qu'on puisse y revenir un jour. Je compte sur le temps pour moins souffrir, mais aussi sur ce même temps pour qu'il se rende compte de la bêtise qu'il a faite il y a quarante jours, que la vie étant tellement plus belle ensemble. Je ne dis pas que je suis irremplacable, mais je me refuse à croire qu'il ne m'a jamais aimée et que ses projets n'étaient que du vent ...
J'ai aussi recommencé à sortir un peu, j'ai encore du mal à rire mais j'ai des amis patients. Et recommencé à m'occuper des projets qui pourrissent, même si le coeur n'y est plus. Je fais toujours des cauchemars, mais au moins je dors. Je n'aime toujours pas ce que je mange, mais je fais de nouveau de vrais repas. Je n'ai pas encore décidé de l'oublier, de ne plus l'aimer, de cesser d'espérer, mais je n'écris plus de textos que je n'envoie pas au dernier moment.
Disons que la tristesse est toujours là, mais que je me suis un peu solidifiée, je n'ai plus l'impression que je vais m'écrouler à chaque pas. ça ne va pas mieux, il me manque toujours, mais je commence doucement à me faire une raison ... je ne sais plus ce que je veux. S'il revient demain et me propose de recommencer ensemble, je serais ivre de bonheur, bien sûr. Mais il n'est pas dit que j'accepterais tout de suite, il devra reconquérir ma confiance d'abord.
Laisser son coeur geler, laisser son amour devenir une distance froide et banale, ce doit être cela la vie ...
Est ce que la vie m'intéresse encore ?
Il m'arrive de penser que non ... ce qui s'est passé il y a quarante jours, même si je m'y attendais, m'a fait l'effet d'un coup de napalm sur un champ bien vert.
Il va falloir beaucoup d'autres "quarante jours" ...