ptit-pois

Toutes ces plumes qu'on y laisse

Samedi 5 mars 2011 à 17:33

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Moi aussi j'ai une fée chez moi

sur les gouttières ruisselantes
je l'ai trouvée sur un toit
dans sa traîne brûlante
c'était un matin ça sentait le café
tout était recouvert de givre
elle s'était cachée sous un livre
et la lune finissait ivre
Moi aussi j'ai une fée chez moi
et sa traine est brûlée
elle doit bien savoir qu'elle ne peut pas, ne pourra jamais plus voler
d'autres ont essayés avant elle
avant toi une autre était là
je l'ai trouvé repliée sous ses ailes
et j'ai cru qu'elle avait froid
Moi aussi j'ai une fée chez moi
depuis mes étagères elle regarde en l'air
la télévision en pensant que dehors c'est la guerre
elle lit des périodiques divers
et reste à la maison
à la fenêtre, comptant les heures
à la fenêtre, comptant les heures
Moi aussi j'ai une fée chez moi
et lorsqu'elle prend son déjeuner
elle fait un bruit avec ses ailes
et je sais bien qu'elle est déréglée
mais je préfère l'embrasser ou la tenir entre mes doigts
Moi aussi j'ai une fée chez moi
qui voudrait voler mais ne le peut pas...

ZAZ


 
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Ecrit par ptit-pois

Dimanche 21 mars 2010 à 17:00

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N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre.
Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
Et frapper à mon coeur, c'est frapper au tombeau.
N'écris pas !

N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu'à Dieu... qu'à toi, si je t'aimais !
Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes,
C'est entendre le ciel sans y monter jamais.
N'écris pas !

N'écris pas. Je te crains ; j'ai peur de ma mémoire ;
Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent.
Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire.
Une chère écriture est un portrait vivant.
N'écris pas !

N'écris pas ces doux mots que je n'ose plus lire :
Il semble que ta voix les répand sur mon coeur ;
Que je les vois brûler à travers ton sourire ;
Il semble qu'un baiser les empreint sur mon coeur.
N'écris pas !

Marceline Desbordes-Valmore - Les séparés


Ecrit par ptit-pois

Mardi 26 janvier 2010 à 17:31

Je viendrai, ma douce captive
Mon âme sœur, ma source vive
Je viendrai boire tes vingt ans
Et je serai prince de sang
Rêveur ou bien adolescent
Comme il te plaira de choisir
Et nous ferons de chaque jour
Toute une éternité d'amour
Que nous vivrons à en mourir

Georges Moustaki


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Ecrit par ptit-pois

Lundi 26 octobre 2009 à 23:56

Je déteste la résignation, la patience, l'héroïsme professionnel et tous les beaux sentiments obligatoires. (...)

J'aime l'humour subversif, les taches de rousseur, les genoux, les longs cheveux de femme, le rêve des jeunes enfants en liberté, une jeune fille courant dans la rue. Je souhaite l'amour vivant, l'impossible et le chimérique.

Magritte

 

Ecrit par ptit-pois

Lundi 5 octobre 2009 à 19:21

Dans le manque et l'attente, il reste certains mots qui consolent ... consolation de penser qu'on est pas seul dans cette douleur de se sentir oubliée petit à petit ...
Je connais celui de Mallarmé par coeur depuis des années.

 

Je suis tout seul ce soir
J'ai les bras collés au comptoir
J'ai les pieds en bas dans la poussière
La tête là-haut dans le brouillard

Dans tous les couloirs
J'ai cru revoir les courbes de ton corps
Dans toutes les salles des aérogares
Dans toutes les cales des navires du port

J'ai besoin de toi pour vivre
C'est une question d'équilibre
Quand t'es partie ça m'a coupé les ailes
Depuis le plancher m'appelle
Le plancher m'appelle
Le plancher m'appelle

Faut pas m'en vouloir
J'suis pas en état de te revoir
J'ai laissé toutes les larmes de mon corps
Couler dans le ruisseau en bas du trottoir
Et tous les autres m'agacent
Ceux qui parlent haut, ceux qui parlent fort
Je ne vois que toi dans les grandes glaces
Entre les bouteilles de "Southern Comfort"

J'ai besoin de toi pour vivre
C'est une question d'équilibre
Quand t'es partie ça m'a coupé les ailes
Depuis le plancher m'appelle
Le plancher m'appelle
Le plancher m'appelle

Encore un verre
Après je me couche par terre
Je veux dormir en essayant de croire
Que c'est encore un de tes retards
Mais tous les autres m'agacent
Ceux qui parlent haut, ceux qui parlent fort
Je ne vois que toi dans les grandes glaces
Entre les bouteilles de "Southern Comfort"

J'ai besoin de toi pour vivre
C'est une question d'équilibre
Quand t'es partie ça m'a coupé les ailes
Et depuis le plancher m'appelle
Le plancher m'appelle
Le plancher m'appelle


Francis Cabrel - Question d'équilibre



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Trois allumettes une à une allumées dans la nuit

La première pour voir ton visage tout entier

La seconde pour voir tes yeux

La dernière pour voir ta bouche

Et l’obscurité tout entière pour me rappeler tout cela

En te serrant dans mes bras

Jacques Prévert - Paris at night


 

La lune s’attristait. Des séraphins en pleurs

Rêvant, l’archet aux doigts, dans le calme des fleurs

Vaporeuses, tiraient de mourantes violes

De blancs sanglots glissant sur l’azur des corolles.

— C’était le jour béni de ton premier baiser.

Ma songerie aimant à me martyriser

S’enivrait savamment du parfum de tristesse

Que même sans regret et sans déboire laisse

La cueillaison d’un Rêve au cœur qui l’a cueilli.

J’errais donc, l’œil rivé sur le pavé vieilli

Quand avec du soleil aux cheveux, dans la rue

Et dans le soir, tu m’es en riant apparue

Et j’ai cru voir la fée au chapeau de clarté

Qui jadis sur mes beaux sommeils d’enfant gâté

Passait, laissant toujours de ses mains mal fermées

Neiger de blancs bouquets d’étoiles parfumées.

Mallarmé - Apparition 

 

 http://www.damenature-bodybio.com/images/bougie01.jpg

 

Des milliers et des milliers d’années

Ne sauraient suffire Pour dire

La petite seconde d’éternité

Où tu m’as embrassé

Où je t’ai embrassée

Un matin dans la lumière de l’hiver

Au parc Montsouris à Paris

A Paris

Sur la terre

La terre qui est un astre

Jacques Prévert - Le jardin

 

Notre amour est réglé par les calmes étoiles
Or nous savons qu'en nous beaucoup d'hommes respirent
Qui vinrent de très loin et sont un sous nos fronts
C'est la chanson des rêveurs
Qui s'étaient arrachés le coeur
Et le portaient dans la main droite
Souviens-t'en cher orgueil de tous ces souvenirs
Des marins qui chantaient comme des conquérants
Des gouffres de Thulé des tendres cieux d'Ophir
Des malades maudits de ceux qui fuient leur ombre
Et du retour joyeux des heureux émigrants
De ce cœur il coulait du sang
Et le rêveur allait pensant
A sa blessure délicate
Tu ne briseras pas la chaîne de ces causes
Et douloureuse et nous disait
Qui sont les effets d'autres causes
Mon pauvre coeur mon cœur brisé
Pareil au coeur de tous les hommes
Voici voici nos mains que la vie fit esclaves
Est mort d'amour ou c'est tout comme
Est mort d'amour et le voici
Ainsi vont toutes choses
Arrachez donc le vôtre aussi
Et rien ne sera libre jusqu'à la fin des temps
Laissons tout aux morts
Et cachons nos sanglots

Apollinaire - Sanglots

Ecrit par ptit-pois

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